Eloge de l'amour
A tous ceux qui le cherchent, le vivent, l'attendent...
Aujourd'hui je vais parler d'amour . J'ai lu ce livre "Éloge de l'amour" d'Alain Badiou, philosophe et bien sûr je m'y suis retrouvée et finalement c'est rassurant que l'on remette l'amour comme s'initiant toujours dans une rencontre qui peut devenir construction. " Une vie qui se fait , non plus du point de vue de l'Un mais du point de vue du Deux." Aujourd'hui la tendance à l'amour assurance tous risques relève d'une conception sécuritaire. On calcule son profil, on sélectionne son partenaire et on pense qu'avec celui la ça va marcher. AH ce n'est pas si simple de choisir sur catalogue. Mais que reste-t-il pour rencontrer l'autre? Rares sont les fêtes d'antan où le cercle des convives s'élargissait au fil de la nuit. Y a pas l'ambiance, ni l'énergie à organiser, à trouver du temps dans ce rythme sur bookée voir over...dose de boulot, stress, la course .
Et même tout calculé quand il y a rencontre on se voit et l'amour ne peut se réduire à une rencontre, mais peut surgir d'une construction dans la durée, "comme une aventure obstinée...[...] une puissance subjective.une des rares expériences où, à partir d'un hasard inscrit dans l'instant, vous tentez une proposition d'éternité"." La durée ne va pas avec l'agitation , l'immédiateté, la consommation facile de notre temps.
L'amour permet que le monde puisse être expérimenté autrement que par une conscience solitaire.
Je finirai ces quelques pensées par un extrait du livre d'André Gorz Lettre à D. Histoire d'un amour:
" Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien".
Est ce encore imaginable......mais on peut ramener les 82 ans à n'importe quel âge et 58 ans de vie commune à une durée plus courte mais avec quelque chose d'éternelle.
Finalement je fais bien de regarder chaque jour autour de moi , même si il y a peu d'espace pour une attention à l'autre dans l'univers urbain et agité. Allez ouvrons nos yeux et nos sourires à défaut de nos bras.