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Chatouillement De L'Âme
9 janvier 2012

Au fil de JR 28 MM...

montage

JR, jeune  photographe français, habille les murs, les façades, le béton, la pierre, de portraits  monumentaux. Il est actuellement sur les cimaises d'une galerie parisienne, la galerie  Perrotin 76 rue de Turenne, Paris 3ème. Très bel endroit, le perron nous accueille, le péristyle, pour l'occasion, s'est paré d'un éclat, clin d'oeil.  28MM est la focale, grand angle utilisé par le photographe,  pour capturer les portraits de gens,. En sortant de l'anonymat, ils sont invités à décliner leur identité, en direct, par l'ombre portée de leur regard sur le monde, le leur, le nôtre. En leur restituant une place affirmée dans la Cité, qu'ils contribuent à faire exister, cité, quartier,  favelas, trains, murs de la ville, JR humanise l'urbanité, rompt avec la foule anonyme, ravive le "vivre ensemble", ici où là bas, tout près ou très loin de nous. Il écrit: "Je l'ai choisi [le 28mm]pour réaliser des portraits de très près, pour sentir le souffle de ceux que je vais coller en grand format, pour que la proximité  physique transforme la prise de vue en une danse avec mes sujets."

Des favelas de Rio de Janeiro aux bidonvilles du Kenya, sur le mur Israel/Palestine   ou qu'il s'agisse des banlieues de Clichy-sous-bois, Montfermeil, les regards sont là, les yeux ralentissent nos  pas. Arrêt sur images de nos vies, de la marche du Monde.  "Tout est là..." Ils attirent notre attention, nous interpellent, nous interrogent. Ils nous voient, nous, spectateurs, devenus les anonymes, non identifiés. Ancrés dans leur histoire, sur leur territoire, le temps d'un affichage géant sur les murs de leur ville, connus, reconnus, leur empreinte dans les yeux des passants, figure l'altérité, le temps que  l'érosion climatique laisse place à la paroi nue, en attendant d'autres traces, photos, graffitis, encoches géologiques, signes indicibles, illisibles. 

favellas

 

Je suis allée deux fois à cette exposition, fascinée par cette démarche, que je ressens comme généreuse. Ranimer la subjectivation, la place singulière  de chacun, arrimé à l'ancre du port de leur quotidienneté, entremêlée de peines, de joies, de souvenirs, d'émotions, de gestes de tous les jours. Lors de cette exposition, un film étonnant, touchant,  déroule le travail collectif de ceux qui posent, qui témoignent, ceux qui collent  et décollent. Parfois dans des zones de non droit , à la limite de la légalité, dérivant sur les murs de pierre des ponts parisiens, sur les wagons des trains, sur les bâtiments industriels...la ville sourit, fait des clins d'oeil, nous dévisage , arbore un air grave, fier, ou hilarant , parfois un seul oeil...

reagrds

 

Autre projet de JR, The Wrinkles of the city, à Shangai ou à LA. ,  des  habitants. racontent leurs rides comme sillons de la mémoire de leur vie.

 

Projet à suivre Insideout, nous étions invités à se faire photographier en NB, un portrait photomaton, imprimé sur une affiche grand format, à coller sur nos murs-mures. Quelque part dans la ville, mon regard vous accompagne...

 

 
JR - EXTRAIT "WOMEN ARE HEROES", Kibera, Kenya

LN

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