Au fil du Mexique des années 30, regards de 2 photographes...
Décidément Paris regorge de trésors que je découvre au fil de mes ballades. Ainsi, se niche, dans le quartier Montparnasse , la Fondation Henri Cartier- Bresson. L'exposition dévoile une mise en perspective de deux regards photographiques très différents sur le Mexique des années 30.
Paul Strand, (1890-1976) photographe américain, fixe les scènes, des arrêts sur images, de très belles compositions, à la manière d'un tableau pictural. Les regards, les expressions des personnages sont suspendus dans l'espace, comme frappés d'intemporalité. Ils fixent le spectateur, me transmettent une impression d'éternité, une touche de la gravité de l'existence. La composition, la lumière, dans certains tirages, m'inspirent une vague de spiritualité, presque mystique. Les images de Strand viennent transcender le réel.
Henri Cartier-Bresson (1908-2004), à l'âge de 26 ans passe une année au Mexique, dont il revient fasciné. Le photographe capte ici le mouvement. Les images se prolongent au delà du déclic photographique et témoignent de la vie. Les personnages poursuivent leurs tâches, la capture de l'instant est fluide, subjective. Les portraits sont très expressifs, les personnages sont pris en groupe, en famille, et témoignent de la vie sociale, contextualisée dans un temps, une époque. Les visages sourient, rient, certains sont assoupis.La lumière est plus diffuse, naturelle, saturée de soleil ou contrastée par les ombres du soir.
Cette exposition donne une mise en perspective de deux démarches très différentes, qui témoignent de la rencontre singulière avec le Mexique, de deux grands photographes. J'ai aimé ces deux visions, complémentaires : l'une par sa vivacité, l'autre par l'architecturalité de sa composition.
Bon voyage...
LN