Lettre aux Blogeurs, Lecteurs...Pourquoi chaque jour je m'obstine sur ce blog
Plusieurs fois on m’a demandé pourquoi j’avais ouvert un blog. Quelle était cette nécessité de dévoiler quelque chose de moi, de semer à tous vents mes mots.
« Qui sème le vent récolte la tempête »…
En déroulant ce billet, je vais essayer d’être claire du moins pas trop obscure, ni ennuyeuse. Parce que la question est sérieuse.
Si vous, blogueurs-lecteurs, pouviez contribuer à m’éclairer sur : Pourquoi écrivez-vous un blog. Car vous savez bien que ce n’est pas rien cette activité, que j’imaginais rapide, ponctuelle, en fait est journalière, chronophage et parfois obsédante.
Façonner mon blog est une réminiscence de mon enfance où déjà les maux mis en mots, me libéraient de mes interrogations, doutes et passions.
Le blog est ce lieu de dialogue entre soi et soi, soi et les autres dans un rapport de confidence. La frontière entre notre espace privé et public devient ténu. Individualisme, isolement, repli sur soi, délitement du lien social et de la convivialité, nouveau mode de communication, le blog, les réseaux sont devenus universels. J’y lis un appel lancé dans la sphère, l’illusion d’être entendu, lu, de créer un lien d’appartenance à des lecteurs, parfois inconnus, jamais vu.
Mais pourquoi j’écris malgré tout ? Pourquoi, chers amis blogueurs écrivons- nous chaque jour avec détermination, rigueur, opiniâtreté.
L’écriture est d’abord un travail. Depuis la naissance de ce blog, la pratique de l’écriture m’est devenue quasi journalière. Je veille à ne pas trop laisser de temps morts. Je me nourris de mes inspirations, des trouées dans mes pensées raisonnables pour un surgissement inattendu.
La composition de mon blog, « miroir d’encre », s’accorde avec plaisir, vertige, parfois un abîme où je m’engouffre. J’attends alors de sortir du tunnel, de déceler un éclair, une étincelle, un reflet…
A travers le « Je », entendez- vous de l’universel, vous lecteurs, comme un reflet de l’altérité, une métaphore de nos existences dans leurs détails furtifs, ou leurs passions inavouées.
Je voudrais mon écriture sonore, thématique, souple, une voie pour dénuder les images contenues sous le verbe. Telle une jubilation enfantine, je fourche la langue pour donner couleur aux mots, les tisonner, et qu’advienne une spirale d’interprétations plurielles, dont chaque lecteur en choisira la couleur, le ton, le sens.
J’aime ce qui tremble, ce qui remue, ce qui vacille, ce qui rebondit, ce qui apaise.
Je tisse mes trames,
Je rafistole mes guirlandes de lettres,
Je résonne à vos échos,
Je m’emmitoufle dans mes trouvailles,
Je me confonds en pas de côté,
Pas de deux,
Pas chassés
Puis je me rattrape au fil de mes pensées.
Au fil de l’eau je me ressource,
J’y puise les frétillements de demain,
Je récupère ceux d’hier et je mixe ceux du présent.
Ma capacité d’émerveillement de la langue me libère d’une impossible parole. Jeu de miroirs, mon écriture ( toute) est narcissique, où toi, lecteur, devenu tiers, témoin, tu es virtuel, semblable et différent, un Autre qui entend.
Alors quand je cueille un commentaire, je grise de nouveau ma page blanche, ranimée par les passants-passeurs du « Chatouillement de l’âme ».
J’écris pour moi, pour vous, pour partager mon plaisir de triturer les mots, de déplier l’essence de mon imaginaire, de jouer à inventer…une mélodie à chaque fois première.
En résumé je me fais plaisir, et le plaisir, pour moi, est ce qui est partagé…
J’écris parfois en tandem, avec Charlie, et de mon exaltation, de cette effervescence en duo, naissent des billets à quatre mains, tressés en connivence, dont les filaments scintillent …
Une chose à retenir : les commentaires soutiennent les blogs, disons comme un arrosage régulier sinon ils s’étiolent…
Au plaisir de votre visite!