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Chatouillement De L'Âme
29 octobre 2010

Mélodie vibratoire peau-finée…

Message-Massage...

Mon exploration commence sur le sommet de l’arrête du nez. Deux tracés fins et du haut des arcades sourcilières je surplombe le paysage-visagepaysage-visage et j’aperçois sa gorge. Ses yeux sont fermés, son visage serein avec juste l’esquisse d’un sourire intérieur presque inaccessible. J’étire les lignes au dessus de ses paupières fermées qui recèlent des images insondables. J’en fais le tour pour faire halte sur la plate-forme des tempes,  où vibrent les battements des visions impénétrables, sous les paupières la plage, dans la tête des pavés…de mots-pensées, pansés…D’un mouvement ferme et circulaire je patiente, je m’ancre pour capter quelques rêveries échappées.

En descendant la ligne droite, nasale, je me heurte au renflement, la voie des ronflements, et je masse doucement pour libérer les sons, nasillards et les rendre fluides presque inaudibles. J’hume l’air qui passe en sourdine ; il respire sans effort. Les courbes joyeuses de ses joues sont légèrement rebondies. Je les contourne, elles n’ont besoin de rien que de se laisser aller à la bonhomie. Les lèvres entrouvertes à la découverte, happent les pensées sans les nommer. L’heure est à la retenue et non au bavardage.

Le menton est orgueilleux, sérieux. Le détendre mais il résiste. Sous la gorge je m’aventure avec prudence et  douceur, la pente est ardue, je ne peux m’agripper sans érafler les parois vibrantes. Pulsion, Pulsation, la gorge se cabre, ne supporte pas l’intrusion, sauf à être effleurée.

Si je réussis cette descente je parviens aux gorges moins profondes qui forment une ligne latérale entre les deux épaules. Celles qui portent les charges, tendues, le cœur des lianes à démêler. Avec patience je m’y emploie, je dénoue, me perd dans les lacés, je délasse, mais elles résistent. Je m’éloigne à peine qu’elles se ressoudent pour faire front.

De retour sur sa nuque où s’ancre les vertèbres, comme des osselets que je roule sous mes « doigts agiles » en les dénombrant un à un. Ils dessinent le chemin légèrement courbé de la voie principale jusqu’à un duvet soyeux ouvrant sur deux « dunes satinées ». Mes pensées libellulent sur le velours de sa peau musquée devinant son sourire intérieur qui suit l’itinérance de mes mains. Je pulpe l’épiderme. En point d’orgue, je détoure les courbes fines de son ouïe oreillée, en sirotant les alvéoles fragiles de ses sonorités silencieuses.

Je retourne sur mes tracés, pour écouter sa symphonie. Le torse s’invite, les bronches sans broncher se déploient, le cœur me fais un clin d’œil, tambourine en rythme régulier. Temps de repos oblige.

 Je m’autorise à taquiner l’ombilic, comme un bouton cousu, recousu, signe de l’origine. A la dérobée, affleure de légères oscillations à la surface de sa peau. Peau à peau, je me confonds à l’intérieur, je déambule, je m’enivre de ce point de suspension, indéfini.

Dans cet ailleurs partagé, où seules les suites pour violoncelle de Bach semblent réelles, mes doigts glissent éperdument… La magie de ce moment, s’empreinte en moi comme un pictogramme, où la rencontre se veut éphémère dans l’éternité. 

 A Charlie

LN

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