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Chatouillement De L'Âme
25 mars 2011

Partie de flips à 5h30 du matin…

 

Lever 5h15. Si tôt ! Préparation en douceur, organisée. Je m’accorde mon premier café habituel au lit, 15minutes. Je me prépare, je petit-déjeune. Je récapitule pour ne rien oublier. Mon billet, mon net book, mon agenda, mes p’tites affaires habituelles, mon sandwich. Aller travailler prend parfois des allures d’expédition nordiques.

 1er  coup de flip : Rester coincée dans l’ascenseur, car après comment  aller bosser à Dunkerque : un  train le matin, un le soir et basta. Prudemment, je choisis l’escalier. Et là, au 1er étage sur la porte d’un appartement, une affichette. « Cet appartement a été cambriolé. Une plainte a été déposée. La police effectue des tournantes ». Des tournantes ou des tournées ? Si la police organise des tournantes, on est dans un autre monde là… Rassurez-moi, je n’ai pas les yeux en face des trous. Je relis « t o u r n a n  t e ». Je préfère ne pas m’attarder sur ce mot inopinément utilisé.   

L’idée de remonter fermer à clef  me tornade  une seconde. Non, ma fille va bientôt se lever, je ne vais pas l’enfermer…Finalement  je poursuis  ma descente.

2ème coup de flip : Un cambriolage …Une inquiétude nouvelle qui manquait au catalogue des angoisses actuelles qui recouvrent nos murs, nos journaux, nos écrans, parfois s’invitent même dans ma tête…Je n’ai  jamais vraiment pensé être fracturée dans mon univers. Mais l’idée d’une intrusion dans mon domicile, commence à germer. S’ils viennent, il y a quand même mon vieil ordi portable en vue et surtout je réalise que je n’ai pas fait de sauvegarde  récemment. Comme dans les thrillers, ils embarquent le matériel et toutes les données. Le boulot, des heures de pensées, de frappes, de tournicotas dans la tête, de labeur transpirant, de doutes laborieux, sans compter  toutes mes données confidentielles, intimes, envolées, raptées.

Faire des SAUVEGARDES  régulièrement, on ne sait jamais !!! Je le sais, je le dis et erreur je ne l’ai pas fait. Il y a aussi ma télé toute neuve, très affectionnée par ma fille, accroc au petit écran.

Cette journée démarre comme une partie de flipper, succession de coups de flips, imaginaires, néanmoins bien là. Je les aurai, je les aurai…

3ème coup de flip : arriver en retard et rater le train. J’envisage tout, même des événements improbables : le  métro en panne, en grève  et hop, stratégie de  repli sur un taxi. Me voici donc  à la gare une demie heure en avance. J’aime cette  sensation où enfin je  relâche la pression, je m’accorde une flânerie au Relais-presse. Je  regarde, je découvre, je feuillette, j’hésite et  je choisis un hebdo très sérieux : Courrier international. Un panorama des angoisses planétaires de la semaine, du Japon à la Lybie en passant par la Chine.

 Je m’installe dans le train. Je relis ma préparation, pour calmer le coup de flip du démarrage d’un nouveau groupe. Je me sens prête, tout va bien, je peux fermer les yeux et m’abandonner à la rêverie du voyage ferroviaire.

Bercée par les micro-bruits du train. Illusion…J’ai oublié que les gens c’est bruyant. Le cliquetis de celui qui pianote déjà sur son micro, le son du MP3 d’un passager : musique métal à 7H43, insupportable.

Le roulis régulier des roues sur les voies s’évanouit, battu en brèche par des  à-coups du moteur. Le bercement devient vacarme. Je tente de m’enrouler dans ma respiration   somnolente.  Mes neurones sont  ensukées avec une pointe d’agitation intérieure qui finit par s’adoucir.

Ces micro bruits m’empêchent de sombrer dans l’inachevé de  ma nuit. Je sors mon paquet de chouquettes et je les déguste. Je froisse bien le papier, le seul bruit que je puisse faire pour participer à la symphonie du compartiment des endormis. Sachez-le nous sommes tous dans cet espace sans y être : yeux fermés, écouteurs dans les oreilles, affalés sur nos sièges, le vêtement jeté sur la banquette. Des respirations qui ne trompent pas sur le doux voyage sidéral que chacun tente de faire. A travers les vitres sales, le soleil réverbère son énergie sur les champs, les clochers, les villages. Les tètes s’inclinent, oreillettes en place, les visages s’assoupissent, les traits se relâchent et moi je me réveille.

Gare d’Hazebrouck, on se croirait en Allemagne…

Je me mets en état d’éveil, d’ouverture pour accueillir les pensées d’un groupe d’analyse de pratiques. Accueillir les pensées de chacun et  du groupe. Le conduire, le construire, le sécuriser, permettre la confiance. Tenir le cadre, penser, écouter, ne pas trop parler, être à l’écoute de tout ce qui s’y passe, les mots mais aussi les émotions, le rien, le silence…Etre sans attente de quelque chose, me laisser surprendre, ne pas bloquer la pensée collective.

Quand j’écris cela je me dis que c est peut être mieux que je ne sois pas totalement réveillée…

J’arrive. Reprise de la posture Gappéenne …9H22. Bon réveil

LN

voyage_en_train

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