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Chatouillement De L'Âme
7 février 2011

Au-delà et après...

Mon challenge du jour : vous parler de deux films sur l’approche de la mort, sans plomber l’ambiance…Pas facile pour moi qui suis, soit dans le déni de ma disparition (et de la vôtre), soit dans une effrayante sidération quand ma raison suggère que peut être… quand même…un jour…je serai fauchée (je le suis déjà niveau blé) et emportée sous terre, au ciel, au-delà…au choix. J’opte pour la réincarnation en grenouille, je coasse déjà.

au_del_

Au-delà, dernier film de Clint Eastwood est « l'histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu'elle soulève, guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l'Au-delà. » Une histoire d’amour un peu édulcorée, à la frontière du mélodrame émouvant. Malgré quelques longueurs et un propos un peu artificiel, je me suis laissée emmener par les personnages. Matt Damon en médium sombre et solitaire, exprime une sensibilité sans sensiblerie, les deux gamins jouent avec justesse et Cécile De France est rayonnante. C. Eastwood dénonce, au passage, les charlatans qui exploitent la crédulité. L’happy end, l’annonce d’une grande histoire d’amour permet de ne pas sombrer dans le désespoir, ni dans la résignation. Le classicisme de Clint Eastwood se veut rassurant, du moins un temps, pour ma part  sans grande conviction.

et_apr_s

Pour peaufiner mon propos et tenter toujours d’apprivoiser la faucheuse, j’ai découvert un autre film, Et après, de Gilles Bourdos, d’après un livre de Guillaume Musso. Sorti en 2009, je n’ai pas le souvenir d’en avoir entendu parler, ni même vu l’affiche. Pourtant je suis cinéphile. Mon hésitation est mise à rude épreuve. D’une part, je n’ai pas lu Musso mais j’ai un fort apriori négatif pour cette littérature « polar de gare ». Secundo, un film sur la mort, mais pas deux … D’autre part, la présence de Romain Duris, l’occasion de creuser le propos m’invite à le regarder.Je me suis laissée guidée par la construction dont les fils tissent  progressivement l’intrigue, sans confusion, et dévoile avec subtilité l’histoire et la place de chaque personnage. Les plans photographiques sont exceptionnels : la lumière, les images suggérant l’éphémère des choses, le temps suspendu…une touche poétique qui colore le sujet, par essence, grave.  Le film évoque les angoisses terrifiantes, les moments de sidération, de rage que la mort exacerbe, la souffrance et l’effondrement de soi.

Romain Duris se cogne aux solutions rationnelles  pour lutter contre la mort ou l’idée même de la finitude.  Le film déroule le cheminement d’un homme, du déni de la mort vers une présence soutenue à la vie, auprès de ceux qu’ils aiment, et tourné vers l’essentiel du quotidien. L’approche de la mort est plus brute et ancrée dans le réel que dans le film de C.Eastwood. Mes impressions positives sont à l’opposé des critiques presse qui descendent le film. Le film « assène des poncifs philosophiques, scénario inepte, registre du surnaturel de pacotille, mysticisme crétinisant… ».

Je crée du doute dans votre esprit et je sens votre oscillation entre mon humble avis et celui des professionnels de la critique. J’aime bien les poncifs philosophiques et les belles images, particulièrement la lumière, magnifique. Suis-je niaise ou simplement bon public ?    

J’envisage de lire le livre de G.Musso.

Et vous, avez-vous déjà lu cet auteur ?

LN

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