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Chatouillement De L'Âme
22 décembre 2011

Le Horla ...

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Dans une toute petite salle parisienne, en sous-sol, dans une cave voûtée, j'ai suivi avec une grande attention le texte le Horla de Guy de Maupassant, joué par Florent Aumaitre. Sur une estrade d'environ 2 mètres  sur 2 le comédien est seul avec l'auteur, le personnage et le public. Nous étions à peine une cinquantaine, dans l'intimité de cet espace, épuré de tout objet , de tout décor. Une chaise, un guéridon sur lequel est posé un carnet noir. Trois spots se relaient pour accompagner le déroulement de la narration.

Le Horla est une courte nouvelle fantastique, parue en 1886. Elle relate l'emprise progressive , d'un être mystérieux, un double,  sur le narrateur qui rédige son journal. Confession, auto-analyse de la naissance de la folie, le narrateur est un rentier qui vit seul sur les bords de Seine, servi par plusieurs domestiques. Le texte est  rythmé par de  brefs séjours à Rouen et à Paris, figurant l'alternance de doutes et de certitudes. Ces courtes escapades permettent au personnage de trouver un peu de repos, à l'abri de cet être malfaisant qui a pris possession de son âme. Au fil des retours chez lui, ses angoisses, l'impuissance de sa volonté, la présence obsédante de ce double,  le submergent et il va tenter de le détruire en brûlant sa propre maison.  

Cette nouvelle m'a semblé illustré la phrase de Freud  "Le moi n'est pas maître dans sa propre maison". Le comédien dans le dépouillement de lui même, habite avec une force tragique ce personnage, qui d'une angoisse qu'il croit  passagère, va sombrer dans la schizophrénie, la folie. Florent Aumaitre a une diction parfaite, ajustée aux effrois du personnage. Son visage, son regard, ses mimiques, tout son être, habité par ce double, traduit le désespoir de son âme, perdue, sous emprise, dont il a perdu tout contrôle.

Maupassant avait suivi avec assiduité, en 1886 et 1887, les cours du Docteur Charcot sur l'hystérie, à la Salpêtrière. Dans les milieux parisiens les plus éclairés, on s'intéressait aux recherches de Freud et à celles d'autres psychiatres viennois.

Le fantastique de Maupassant est celui du double, cet autre qui veille en nous tous, sournoisement, et qui surgit parfois, dans la rencontre avec les autres, déstabilisant nos fondations, que l'on aimerait croire inébranlables. Mais gare à celui dont  l'âme ne peut , par jour de tempête, se plier comme le roseau, car alors l'arc de  sa raison risque de se casser.

Maupassant, interroge  la notion de folie. Le Horla, le fou est aussi celui qui voit juste, empreint de moments de lucidité, d'une perception aiguë de l'impuissance et de la fragilité des hommes.

 Je trouve ce tableau très fort. Il s'agit d'un autoportait de jeunesse de Gustave Courbet, Le désespéré, peint en 1843:

images

A coté de ce tableau emblématique voici un autre autoportrait, Le fou de peur.

courbet_le_fou_de_peur

Inscrit dans un paysage, l'homme est saisi au  moment où, succombant à la tentation du suicide, il bondit dans le vide, les yeux exorbités, une main sur la tête comme pour témoigner de sa folie...

A bientôt avec un billet plus léger...

LN

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Commentaires
T
Le tableau de Courbet est associé au Horla comme figurant le désespoir du personnage du Horla qui est envahi par la folie, et dans ses moments de lucidité, il est désespéré de sombrer dans la folie...pour faire court...
S
Mais se que je ne comprend pas c'est quoi les point commun entre le horla et le desespere quelle qu'un peu m'aider car je fais un exposer et j'ai besoin d'une reponce le plus vite possible
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Chatouillement De L'Âme
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